… et qui n’a rien à voir avec le fait de nettoyer le nez de vos bambins…
Cet article n’est pas rémunéré. Cet article c’est l’histoire de deux amitiés, une petite assez récente et une très forte plus ancienne. Cet article, c’est une histoire de filles, de meufs, de nanas avec des cerveaux (oui, nos cerveaux on ne les pose pas ici, désolée !), d’empowerment au féminin mais sans agressivité.
Cet article, c’est l’histoire de deux intuitions, d’incrédulité « ah t’es sérieuse là ? » et de fous rires à n’en plus finir. Cet article, c’est aussi une histoire de sexe décomplexé.
Vous me suivez ?
Oui, j’avoue. Ce samedi-là, j’avais failli annuler mon rendez-vous chez la manucure. Fatigue de la semaine de télétravail, conférence en ligne en fin d’après-midi, articles à écrire, lectures en retard, etc. Et puis, non : ce rendez-vous, je l’avais pris, j’allais l’honorer. Et puis, il y a pire.
Souvenez-vous, il n’y a pas de hasard, que des rendez-vous.
C’est exactement ce qui m’a frappé quand Jo est entrée dans le salon de manucure alors que j’étais assise, masquée, au comptoir, pieds nus, orteils vermillon en train de sécher. Après nous être presque perdues de vue, alors que j’avais failli annuler le rendez-vous à plusieurs reprises, voilà que nous nous retrouvions dans ce salon de manucure ! J’ai vérifié : Pages Jaunes indique 138 salons pour « Bordeaux et ses environs »… Il n’y a pas de hasard, que des rendez-vous disais-je dans un autre billet.
C’est sur un tapis de yoga que nous nous sommes rencontrées avec Jo, il y a 3 ou 4 ans maintenant. Départ de Bordeaux de notre prof de yoga, nouveau studio pour chacune, COVID : cette dernière année nous avait pas mal tenues éloignées.
Il est des gens avec lesquels le dialogue est impossible à renouer. Et puis il y a ceux pour lesquels la seule idée même d’aller retrouver vous met une pression telle, que vous arrivez au rendez-vous le ventre lourd et les mains moites, le cerveau encombré de sujets potentiels d’amorces de discussions au cas où la conversation tournerait court.
Avec Jo, rien de tout ça. Comme si on s’était quittées la semaine d’avant, à la sortie du cours de yoga.
Après quelques minutes d’incrédulité, était venu le moment de nous résumer nos vies et si possible sans grands gestes ni effusion pour cause de séchage de vernis en cours (sous les gros yeux – affectueux – de la manucure qui ne connaît que trop bien mes étourderies).
Johanna rayonnait : elle avait fini par « monter sa boîte ». Je l’ai toujours entendu dire qu’elle réfléchissait pour un tel, donnait un coup de main à telle autre pour trouver des idées sur un projet, avait mis en contact X et Y donc oui, il était évident qu’avec son parcours professionnel d’avant, Jo avait toutes les capacités pour créer son entreprise. Mais de quoi ? De communication ? De stratégie web ? Marketing peut-être ? A son grand sourire mi-espiègle mi-sérieux, j’ai su qu’elle avait trouvé l’IDEE. Mais pour le coup, je donnais ma langue au chat.
« Mouch’ette, m’a-t-elle soufflé, la serviette after sexe. Oui madame. » Sérieusement. Absolument. Mais ? Oui, oui.
Ma copine Jo et sa meilleure amie Élodie avaient créé un accessoire (très) intime, écoresponsable, pratique et personnalisable. Finis mouchoir jetable et serviette en papier au pied du lit, finis drap et tee-shirt suspects ! La serviette after sexe était désormais là pour essuyer les flux post-coït.
Et oui. Je vous avais prévenu qu’il serait question de sexe.
Et d’éclater de rire toutes les deux. Nous avions eu affaire aux mêmes remarques incrédules, perplexes, voire franchement décourageantes de la part de nos entourages respectifs (la salacité en moins de mon côté) quant à nos nouvelles activités.
Rendez-vous fut pris pour qu’elle me raconte l’histoire en détails : mes ongles secs, il me fallait libérer la place…
Quelques jours plus tard, je retrouvais donc Jo pour déjeuner et découvrir l’histoire de la création de Mouch’ette, entre de joyeuses digressions.
Depuis plusieurs mois, Jo avait pour projet de créer son business ; elle réfléchissait avec Élodie, sa meilleure amie, à différents concepts. Élodie et Jo se connaissent depuis… bien avant Netflix, la LGV et Insta. Le genre d’amitié solide, qui naît à l’occasion d’une folle bringue ou d’un événement hyper barbant et qui se construit et se renforce malgré la distance et les aléas de la vie.
Vivant à Grasse, il était convenu qu’Élodie viendrait à Bordeaux pour discuter d’un projet et montrer à Jo ses talents de brodeuse, développés pendant le premier confinement. Mais d’abord, elle devait se rendre à un anniversaire pour lequel elle était en panne d’idée cadeau. Et puis… Avec humour, Élodie a offert au fêté ce qui deviendrait la première Mouch’ette ! Après quelques secondes d’étonnement et d’incrédulité face à ce lange brodé offert à un récent célibataire (sans enfant : quelle utilité ?), l’assemblée a compris, ri et applaudi à l’idée. Au cours de cette soirée, Élodie a enregistré les premières commandes. Il fallait se rendre à l’évidence, le lange imaginé comme une blague était quand même bien plus joli qu’un mouchoir en papier et plus doux qu’un morceau de papier toilette L’aventure était en route !
Lors du séjour d’Élodie chez Jo, l’idée s’est concrétisée : débriefs avec les copains présents, fabrication de prototypes, réflexions sur la communication et recherche des fournisseurs, répartition des missions… avec tout de même un impératif d’envergure : produire en limitant l’impact sur l’environnement.
La création, la conception (de la découpe à la sérigraphie), le conditionnement et les expéditions se font à Bordeaux, sous la direction de Jo. De Grasse, Élodie pilote les partenariats et la commercialisation.
Ensemble, les filles prennent les décisions et définissent les collections.
Le développement durable occupe une part importante de leurs réflexions. Les Mouch’ettes sont produites dans l’atelier des filles à Bordeaux, à partir de chutes de tissu vouées à être brûlées, en coton biologique, certifié Oeko-Tex, et fabriqué de manière éthique. Les matières premières sont issues du commerce équitable. De fait, les Mouch’ettes sont des produits uniques ou presque, en plus d’être éco-responsables (et on ne parle pas des économies de mouchoirs en papier 😉 les arbres vous disent merci) !
S’il était utile de le préciser, les teintures des chutes de tissu sont non toxiques ! Idem pour l’encre de la sérigraphie réalisée au cadre : fabriquée en UE sous la norme Oeko-Tex 100 et vegan. L’opacité des motifs s’obtient du fait de la densité en pigments de l’encre. Lors de l’utilisation à l’atelier, l’encre se nettoie avec des produits bio lambda.
En moins d’un an, les filles ont développé ce projet et rencontrent un franc succès. C’est mérité. A l’heure où d’aucuns font du greennwashing à tout va, Élodie et Jo s’inscrivent dans une démarche éco-responsable de A à Z. J’échangeais encore avec Jo dernièrement au sujet de la réduction de nos empreintes carbone et des possibilités dont nous disposions versus nos obligations professionnelles : ce sont de vrais sujets de préoccupations.
La première Mouch’ette était pour un récent célib’ mais elle est aussi parfaite pour de jeunes mariés ! Une demande en mariage sur une Mouch’ette navy
Les filles personnalisent la Mouch’ette selon les commandes des clients : il y a vraiment eu des demandes touchantes avec des surnoms que seul-e l’amoureux-se pouvait connaître, il y a aussi eu des demandes en mariage. Mouch’ette propose aussi des semainiers (vive la fin des confinements!), de minis ou des plus grandes langes (à vous de voir, personne ne juge). Il y a plein de couleurs toutes plus belles les unes que les autres. J’ai vu la Mouch’ette « L’amour, l’amour, l’amour » à l’atelier, elle est sublime dans ce rouge éclatant ; et les « Night & Day » ont ce bleu profond qui fait chavirer ! Les langes sont tout doux, les coutures sont propres, les sérigraphies très jolies (il y a même du doré qui semble pailleté…).
En toute objectivité, j’adore le produit. Si ça n’avait pas été le cas, je ne vous en aurais tout simplement pas parlé.
Si Jo n’avait pas été mon amie, je vous aurais tout de même parlé de la Mouch’ette.
J’ai vu, touché et manipulé la Mouch’ette à l’atelier, elle est vraiment belle, raffinée et surtout éco-responsable, en plus d’être RÉELLEMENT produite ici, chez nous, à Bordeaux. Moi qui suis fan des circuits-courts, je ne peux qu’applaudir l’initiative de Jo et Élodie.
Je ne leur ai pas demandé si elles comptaient en envoyer une à nos futurs exécutifs régionaux et départementaux, homme ou femme (je vous rappelle que nous votons les 20 et 27 juin!!!)… La Mouche’tte « Première dame » avec sa couture tricolore s’y prêterait bien pourtant !
On peut être mère de famille, quadra, super occupée et se lancer dans un projet dingue de chez dingue. Élodie et Jo l’ont fait.
On peut créer un produit intime sans devoir être cataloguées dévergondées ou putes. Jo et Élodie l’ont fait.
Je ne pense pas que les couples cessent d’avoir des relations sexuelles dès qu’ils ont un enfant. Remarquez ce serait peut-être une piste à étudier : en écho au rapport du GIEC de 2018, la même année l’AFP avait publié un graphique d’après les résultats d’une étude parue dans la revue Environmental Research Letters qui démontrait que la meilleure économie d’énergie était… : la limitation à un enfant (basée sur le consumérisme de nos sociétés et donc le duo gaspillage/pollution qu’engendre l’éducation desdits enfants) !
Alors pourquoi cette gêne constatée quand on évoque la Mouch’ette et son usage ? Quelle est cette hypocrisie qui fait dire aux gens « ah mais quand même » ou « mais elles sont mères de famille ! » ? Oui et alors ? Quel est le problème ?
Pourquoi une femme devrait-elle cesser de réfléchir quel que soit son âge ? Et a fortiori aux questions du sexe une fois devenue mère ? Il faut qu’on m’explique, je ne comprends pas. Une femme ne serait-elle qu’un ventre ? Le business serait-il réservé aux hommes ? Je ne pense pas non plus que les femmes posent leur cerveau sitôt qu’elles tombent enceinte et/ou qu’elles aient accouché (ou alors ma petite soeur, ma mère et mes amies sont des exceptions !). La Mouch’ette est un bel objet qui plus est, pourquoi en rougir ?

Je trouve la Mouch’ette GE-NIALE ! Quand je disais que mes copines étaient formidables ! Avouez qu’il fallait avoir une idée pareille ! Un produit de qualité fabriqué à Bordeaux, écoresponsable, intergénérationnel, et qui fait fi de toutes les religions, de toutes les classes sociales. Parce qu’on est bien d’accord que le sexe est universel ?
Je suis fière d’Élodie et Jo et hyper admirative. Longue vie à la Mouch’ette, la serviette after sexe fabriquée de manière éco-responsable à Bordeaux !
Ah oui, pourquoi Mouch’ette ? C’est la contraction des noms des trucs pas forcément jolis qui étaient utilisés avant : le mouchoir et la serviette en papier… Et si vous allez sur leur site, vous verrez que l’apostrophe est remplacée par 3 petites gouttes 😉

https://www.lamouchette.com