Où il est question de pâtisseries qui ne font pas tapisserie
Vous dire pourquoi je suis entrée la première fois aux Taquineries ? Je n’en sais fichtrement plus rien. Un ventre qui criait famine par l’odeur ou la vitrine alléché sûrement.
Vous dire quelle a été mon impression alors ? Me connaissant, forcément bonne car le lieu à tout pour me plaire et il est stratégiquement situé, à l’épicentre, ou peu s’en faut, de mon quartier de vie professionnelle (enfin, en temps normal). Mais surtout, surtout : c’est BON.
Peut-être suis-je entrée aux Taquineries un jour de pluie ou par une belle journée ensoleillée, pour le déjeuner ou le goûter, pour manger sur place, au parc voisin ou emporter à mon ancien bureau… Toujours est-il que depuis l’ouverture, je peux témoigner de la qualité des produits, salés comme sucrés. Et ma balance aussi… Oui, c’est ça je dois être leur contrôleuse qualité en fait.
Au 48 cours d’Albret donc, derrière un arrêt de bus somme toute moche, se tient une oasis de douceurs. Il faut dire qu’entre les pharmacies, les banques, les feux rouges, les pots d’échappements et les cyclistes fous du guidon, le cours d’Albret n’est pas très gâté niveau beauté-délicatesse. Le discret rez-de-chaussée du n°48 fait donc figure d’exception.
Une fois passée la porte, les bruits en tout genre du cours sont étouffés. Quand je parlais d’oasis un peu plus haut… On ne niera pas que Bordeaux intra boulevards est pour le moins minérale. La décoration des Taquineries est a contrario très végétale, jusque sur les murs avec un beau travail en partenariat avec des fleuristes bordelais ; le mobilier rappelle la tendance du hygge scandinave et, agrémenté de coussins moelleux, invite clairement à prendre son temps et à faire durer en longueur un déjeuner prévu pour être sur le pouce.
L’ambiance est très décontractée ; en semaine, la clientèle est essentiellement composée des personnels des bureaux voisins (agences immo, bancaires, notaires, etc.) mais aussi personnels des musées, des tribunaux, etc. Beaucoup d’habitués qui aiment l’ambiance chaleureuse et conviviale créée par les filles.

En temps de COVID, la vente est à emporter mais des livraisons sont aussi possibles via Deliveroo. En temps normal, il y a quelques tables avec chaises ou banquettes et un superbe fauteuil crapaud qui nous a nargué pendant le confinement. Les personnes seules sont les bienvenues, y compris à l’heure du déjeuner (en temps normal, vous l’aurez compris).
D’ailleurs, le service aux Taquineries est toujours souriant, gentil et prévenant. Même face à des clients casse-bonbon, hésitants ou désagréables, je ne les ai jamais vues perdre leur calme.
Alors, mea culpa : il m’arrive de faire un détour pour ne pas passer devant les Taquineries. Je n’ai aucune volonté quand il s’agit d’une nouveauté pas encore goûtée ou d’un parfum de cake que je n’ai pas mangé depuis longtemps…
Des Taquineries, je peux vous parler de tout : salades, buns, croques, soupes, pizzes. Tout est vraiment très, très bon.
La pizza a une très bonne pâte, oui parfaitement : vraie bonne surprise lorsque je l’ai goûtée l’été dernier. Pas étouffante, pas fine comme du papier à cigarette, pas élastoc façon plastoc, pas insipide ni aigrelette. Pourtant, je suis super exigeante (merci la famille).

Le pain des croques est excellent, la garniture est généreuse : j’aime un peu moins cependant à cause de la béchamel, mais chacun son truc.
Les buns ont des pains excellents (il est possible de les commander pour les préparer vous-même, façon carni par exemple ou pour le petit déj). Là encore, ils sont préparés avec soin. Un de mes choix favori et toujours de l’originalité, de la fraîcheur et du goût. Le dernier à la fourme d’Ambert fouettée, aux pommes et balsamique, roquette et noix torréfiées : nom d’un petit bonhomme…
Les salades sont toujours originales, équilibrées, fraîches et là encore généreuses. Je les aime vraiment bien. En plus, c’est une alternative sympa en cas de petite faim (ne prendre que ça alors, car elles sont copieuses mine de rien) ou si l’on a peu de temps pour déjeuner.
Les soupes enfin. Mon grand amour, les soupes des Taquineries. Je suis frileuse : s’il ne fait pas 35°C j’ai froid donc oui, comme mon grand-père sicilien, je peux manger de la soupe en plein été. J’adore retrouver les soupes à la carte des Taquineries. Variées, bien assaisonnées, originales, je les apprécie énormément surtout après le yoga ou si la journée va s’éterniser en longueur au bureau avant un autre cours de yoga. Ou si le soleil n’est pas de la partie. Ou… Bref, je trouve toujours un tas d’excuses pour les soupes des Taquineries.
En guise de dessert, j’aimerais que les saisons s’éternisent. La tartelette citron vert-sésame par exemple… Et l’abricot-r… La carte des desserts change à chaque saison, si ce n’est à chaque demi-saison. C’est un vrai plaisir de se laisser guider et surprendre par les filles.
La seule fois où j’ai été moyennement convaincue depuis l’ouverture c’était en octobre dernier sur la tartelette pumpkin. Autant dire que c’est bien faible au regard de tout ce que j’ai goûté, y compris les associations qui me laissaient le plus perplexe sur le papier, comme la pomme-pignon par exemple (et en fait, une absolue régalade). Les desserts « une part » peuvent être réalisés en format « famille » sur commande, comme les brioches par exemple ou le pain de mie des croques (j’ai essayé, un régal).
Hormis quand j’oublie de réserver mon repas à l’avance, je ne suis jamais déçue (la rançon du succès). Les filles s’adressent à chacun avec la même gentillesse, que ce soit pour un repas complet ou juste un cookie et prennent la peine de faire réchauffer le plat le cas échéant, qu’on soit habitué ou non.
J’étais vraiment contente de les revoir après être sortie de mon long confinement I. Bon, soyons honnête, j’étais aussi contente de pouvoir entraîner mon système gusto-olfactif avec leurs desserts…
C’est chouette que les Taquineries soient restées ouvertes jusqu’à présent. Mais j’ai trop hâte de pouvoir y retourner prendre une pause déjeuner bien méritée, avec un bon livre ou une copine adorée, commander un déjeuner et une pâtisserie en plus pour le goûter (« ah bah zut ! j’ai oublié que j’avais pris un dessert, bon c’est pas grave, je rentre au bureau à pied et puis vous l’avez compté après ça va vous fausser la caisse » – vous la voyez ma fausse culpabilité?).
Je ne me souviens plus comment je suis arrivée aux Taquineries la première fois. Mais j’apprécie d’y retourner dès que possible, même si le télétravail et les horaires de confinement compliquent un peu l’organisation. En fait, à l’heure où nos repères partent en cacahuète, où on nous demande des efforts à n’en plus finir et où notre capacité d’adaptation n’est plus à démontrer, les Taquineries font partie de mes piliers qui sont toujours là. Dans toute cette impermanence, elles essayent de résister pour nous offrir de jolies choses qui nous régalent. Chapeau !
Bref, vous pouvez aller aux Taquineries à toute heure les yeux fermés, promis !
La carte de la semaine, en période de COVID, est communiquée sur Instagram en début de semaine. Attention, comme la carte change en fonction du marché, si une proposition vous fait envie, foncez sans attendre !
++++ les soupes et les buns, pour le salé.
Incapable de faire un choix en terme de desserts (la sésame-citron, ceci dit, garde peut-être ma préférence).
L’inratable : le carré de fondant enrobé façon rocher. Complètement addictif. Prenez le quart d’un seul carré, vous êtes fichu (vécu).
Ouverture du lundi au vendredi, de 8h00 à 15h00 (pssst : réservez votre déjeuner sinon, vous risquez de faire chou blanc : fait réel).
48 cours d’Albret
05 57 59 38 92
contact@lestaquineriesdemarie.com