Virginie, maladroite, étourdie, gourmande, curieuse, obstinée, spontanée, presque toujours en retard, idéaliste. J’ai su lire à un âge disons précoce et j’ai toujours aimé écrire. Des bouts de phrases, des nouvelles, des contes.
Des études pour me faire plaisir, qui ont marqué ma façon de voir le monde et que j’ai adorées (et qui inquiétaient mes parents « et tu vas faire quoi dans la vie avec une double licence science politique-histoire? »), suivies d’un master 1 de droit public qui m’a passablement ennuyée (la vision d’envisager les choses n’était pas si…large) mais qui a eu le mérite de rassurer mes parents.
Voilà bientôt plus de 5 ans, j’ai posé mes livres à Bordeaux. Et, pardon pour le cliché, mais je suis tombée en amour pour cette ville.
Elevée dans une double culture, Poissons ascendant Taureau, Lune en Maison IV, passionnée de cuisine (surtout celle de l’Autre), de voyages et de photos, je n’envisage pas la vie sans la culture (surtout la littérature), la joie que m’apportent le rire de ma chipie de nièce ou mes ami(e)s. Ma conception du yoga n’oblige pas à manger des « graines » ou au végétarisme. Et contrairement à l’image-cliché d’« égoïste complètement perché dans un monde à part », je considère que le yoga m’apporte le calme nécessaire pour prendre les choses avec recul (notamment les difficultés) et ne pas être dans la réaction. Enfin, la plupart du temps. Car je peux aussi me mettre en colère. Très.
Je déteste les choux de Bruxelles, les épinards, tous les abats, la béchamel, les plats préparés, la médiocrité, les promesses non tenues même pour une pizza. Je peux faire des kilomètres,à pied, pour du vrai bon pain (demandez à la Maison Lamour !).
Dans ma bibliothèque, « la Sorcière de la Rue Mouffetard », l’un de mes livres préférés, côtoie sans sourciller Hannah Arendt et Eschyle.
Pour moi, rester sans gigoter ou sans penser relève de la chimère, mais je travaille dessus. Je raisonne en arborescence et si vous me dites « bleu » je vois un voilier, pas la couleur. Je peux oublier de manger quand je suis absorbée par quelque chose qui m’intéresse mais j’ai souvent une ou plusieurs tasses de thé à portée de mains. Bref, pas toujours facile à suivre, je suis d’accord.
La vie est une course de haies, pour le commun des mortels s’entend. Résultat, j’ai les genoux égratignés (surtout que j’ai le sport en horreur, on aura l’occasion d’en reparler). Tomber ce n’est pas grave, il faut juste savoir se relever et après avoir jeté un œil derrière, rentrer son fémur dans sa hanche 😉 , inspirer-expirer, sourire et repartir. Continuer. Pour soi avant tout.
Puis, pour les autres : ceux qui vont arriver à notre rencontre et qui ignorent que nous venons de tomber, qui ne sont pas responsables de cette chute, de notre passé. Mais aussi parce qu’il y a parfois, dans les gradins ou dans les vestiaires, des gens qui sont là pour nous : les indéfectibles Mousquetaires, une chipie espiègle et ses vanilles aux élastiques colorés, une Mamie Géniale et ses crêpes aux pommes.
Parce que la course n’est pas finie, il faut avancer. L’important ce n’est pas de gagner la course de haies ni même d’y participer ; mais d’apprendre, de continuer, de persévérer. Gandhi disait que « c’est dans l’effort que l’on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire » (si seulement j’avais su ceci lors de mes cours d’EPS !).
Pendant un an, j’ai écrit bénévolement pour un média bordelais mais cela ne me correspondait pas. J’avais un joli projet qui avait plu à l’équipe dudit média : je n’ai jamais réussi/eu envie de le développer. Il manquait un truc, CE truc. J’ai fini par écouter mon intuition… Rien n’est acquis. C’est l’une de mes profs de yoga qui m’a enseigné le terme lors de notre premier cours ensemble : l’impermanence. Soit.
Il m’a fallu du temps pour définir précisément le concept de ce site, affiner les idées. Face à l’impermanence du monde, des gens, j’ai décidé de créer un espace à part et pourtant bien ancré : un espace où la nourriture côtoie la littérature et le yoga, où les voyages sont vrais et pas seulement photoshoppés, où mes amies pourront évoquer leurs projets professionnels et comment elles en sont venues à changer de vie, où les initiatives locales auront leur place aux côtés de nos coups de cœur et coups de gueule. Il n’est pas question de donner des leçons ou d’être doctrinaires mais de partager : nos expériences, nos réussites, nos galères parfois aussi. Apolitique, ce blog veut ouvrir le débat, pas le conflit.
Sauf si vous me parlez de « nouilles1 » (terme uniquement toléré pour les seules préparations asiatiques, cf définition plus loin) ou de lardons/crème fraîche/gruyère dans « la carbonara ». Là, ce n’est pas un conflit qui va se déclencher, c’est ma fourchette dans votre main (vous n’avez pas vu le Parrain ?). Pour commencer.
Oui, car s’il y a un sujet avec lequel il vaut mieux ne pas plaisanter avec moi, c’est bien la cuisine italienne. On y reviendra.
Honnêtement ? Il est plus rassurant de s’embarquer toute seule pour la première fois dans un road-trip d’un mois à travers tout le Québec en couchsurfing que de se lancer dans l’aventure du blogging. Comme dirait la Reine mère (la mienne, pas celle de Buckingham Palace) : « il fallait y penser avant ma chérie ».
Après tout, je suis Poissons, le plus sage est de me laisser porter par la vague et voir où tout cela m’emmène…
1De l’allemand Nudel : Pâte alimentaire en forme de longue lanière mince et plate OU Familier. Personne molle, sans énergie et niaise. Dictionnaire Larousse en ligne.